Le système éducatif en France: un terreau pour le chômage de masse

Le paradoxe est impressionnant: alors que depuis plusieurs dizaines d’années, le chômage est très important dans notre pays, beaucoup d’entreprises connaissent malgré tout un bon nombre de postes qu’elles ne parviennent pas à pourvoir. La France, plus que ses voisins européens peine à faire refluer son chômage, devenu structurel. L’une des explications tient à la rigidité du système éducatif en France. Beaucoup de formations très académiques sont proposées en tête de gondole aux lycéens, sans que ceux-ci ne sachent vraiment pourquoi les choisir ou pas, et vers quels débouchés elles peuvent les amener. Le manque de lisibilité sur des filières comme la psychologie la biologie ou la sociologie, par exemple, peut tromper les étudiants. Depuis leurs plus jeunes années, les conseillers d’orientation les encourage à choisir les filières selon leurs gouts, selon les matières qu’ils aiment au lycée, pour « faire ce qui leur plait ». Jamais on ne les sensibilise sur le fait que les études envisagées sont destinées à préparer une vie professionnelle. Jamais on ne les informe sur les débouchés alors que leur avenir dépend aussi très sensiblement de ce paramètre. Les étudiants découvrent donc vers la fin de leur cursus universitaire que leur filière ne va peut être pas leur permettre de trouver un emploi. Ils finissent par voir les difficultés des promotions précédentes, à réaliser qu’il y a peu de métiers auxquels peuvent conduite l’étude de la sociologie, même si c’est un domaine passionnant. Arrivés au moment du diplôme, beaucoup entre dans la désillusion, sans doute aussi frustrées et vexés qu’on les ai laissés perdre leur temps de cette façon. Il n’y a rien de tel pour créer une génération et une société défiante par rapport aux élites: « faites des études supérieures, mais elles ne vous mèneront qu’au chômage ». Il est indispensable que l’orientation des élèves prenne en considération la composante débouchés, car cela amènerait beaucoup de candidats sur des formations liées au numérique et à l’informatique, qui ont des besoins permanents.